LA NAISSANCE - 01/30

Publié le par Emmanuel RASTOUIL




Je n’ai nul souvenir de mon tout premier cri.
Ne reste à ma raison qu’une vague lumière,
Un doux contentement et les bras de ma mère
Serrant contre son cœur son bel enfant chéri.

Je n’ai nul souvenir d’un destin qui s’écrit
Avec des mots de sang, de fureur, de colère,
Je fus longtemps caché dans l’éden éphémère
Au creux de mes parents, dans un parfait abri.

Est-ce à dire qu’un jour on perd toute innocence ?
Est-ce à dire qu’un jour nos yeux s’ouvrent vraiment
Sur l’âpreté du monde et sa sourde démence ?

Si je courbe le dos, tout mon rêve s’afflige :
Le poids des jours, alors, n’est qu’avilissement.
Mais je dresse le cou, la vie est un prodige !

Publié dans Sonnet

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