CHAQUE POEME

Publié le par Emmanuel RASTOUIL

 

Chaque poème tord, son corps frêle et meurtri,
Pour libérer son sang sur la foule éclairée.
Incorruptible et sourd à la lèche dorée,
Il ne veut pas d’ami vaniteux ou contrit.

Chaque poème meurt dans un bouquet flétri
Pour reverdir dans l’œil d’une femme adorée.
Il explose partout en œuvre bigarrée,
Nul ne le ceint vraiment, d’égoïsme pétri.

Et toi qui l’aimes tant, ce poème ruisseau
Qui baigne ton jardin de candeur exaltante,
Tu te repais de vers mû par l'humeur chantante.

Et tu bénis le ciel, sa toile et son pinceau :
« Il y a un poème ! Il y a un poème ! »
Car les autres sont morts emportant leur blasphème.

janvier 2006

Publié dans Sonnet

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