LE TOIT PATERNEL - 04/30

Publié le par Emmanuel RASTOUIL




La chambre était si froide, on restait au salon,
Cherchant le meilleur coin pour être près du poêle
Et voir sur l’écran noir une vie idéale
Nous rappeler toujours que le temps était long.


Lors, nous voulions brûler cette attente de plomb,
Ma grande sœur et moi, par la route royale,
Sûrs que l’éternité déjà tombait son voile
Et nous ouvrait les bras sur l’air d’un violon.


Nous étions bien conscients qu’au sein de la famille
Nos deux cœurs se forgeaient comme un mort qu’on habille
Avant son jugement, pour l’approcher de Dieu.


Le difficile choix devant l’attrait du monde
Nous fit quitter très tôt le nid sans un adieu,
Pour nous perdre, naïfs, dans la funeste ronde.



Peinture Louis Janmot (Tous droits réservés).

Publié dans Sonnet

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