Je suis le père
Je suis le père, je suis le fils
Je suis le couteau et la plaie
J’offre mes vers en sacrifice
Ne les taisez pas, s’il vous plaît !
Je suis le père, je suis le fils
J’aspire à la vérité nue
A l’émotion sans artifice
Je suis le poète inconnu.
J’ai vu la mort de près me griffer le visage
Et faucher sans raison des proches que j’aimais
Le manque et la rancœur s’invitent au plus jeune âge
Je n’ai pourtant pas cru ne les revoir jamais.
J’ai croisé la misère de ce jeune garçon
Vendant des parapluies aux portes d’un musée
J’ai su que dans la vie rien ne sert de leçon
Certains n’ont pas de rêve, que des étoiles brisées.
J’ai vu l’adolescente et sa désespérance
A 15 ans l’avenir est aussi flou que gris
J’ai senti dans son souffle qu’elle n’avait pas conscience
De son sort véritable et c’était un gâchis.
J’ai vu des yeux sans vie chez des enfants perdus
Offerts pour la luxure à des bourreaux féroces
Qui pourra soulager, accorder le salut
Aux âmes balafrées de souvenirs atroces ?
Je suis le père, je suis le fils
Je suis le couteau et la plaie
J’offre mes vers en sacrifice
Ne les taisez pas, s’il vous plaît !
Je suis le père, je suis le fils
J’aspire à la vérité nue
A l’émotion sans artifice
Je suis le poète inconnu.
Et j’ai vu dans tes yeux cette lueur d’amour
Qui me disait : « Approche ! Voici notre destin ! »
Je l’ai suivi partout, sans tricher, sans détours,
Même quand le futur devenait incertain.
Et j’ai vu dans ton cœur cet indicible espoir
Comme un phare dans la nuit, une petite flamme
J’ai emboîté son pas dans un pressant devoir
Pour devenir ton roi et que tu sois ma femme.
Parce qu’on a la rage et qu’on veut rester libre
Même si le monde implose et la nature se meurt
On restera debout, toujours en équilibre
A défendre nos vies, à soulager nos cœurs !
Parce que les temps sont durs, qu’on lutte pour sa survie
Qu’il faut laisser une trace tant qu’il est encore temps
Nous, on veut de l’amour ! Nous, on veut de la vie !
Longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps !
Je suis le père, je suis le fils
Je suis le couteau et la plaie
J’offre mes vers en sacrifice
Ne les taisez pas, s’il vous plaît !
Je suis le père, je suis le fils
J’aspire à la vérité nue
A l’émotion sans artifice
Je suis le poète inconnu.