Je suis le père

Publié le par Emmanuel RASTOUIL

Je suis le père, je suis le fils

Je suis le couteau et la plaie

J’offre mes vers en sacrifice

Ne les taisez pas, s’il vous plaît !

Je suis le père, je suis le fils

J’aspire à la vérité nue

A l’émotion sans artifice

Je suis le poète inconnu.

 

J’ai vu la mort de près me griffer le visage

Et faucher sans raison des proches que j’aimais

Le manque et la rancœur s’invitent au plus jeune âge

Je n’ai pourtant pas cru ne les revoir jamais.


J’ai croisé la misère de ce jeune garçon

Vendant des parapluies aux portes d’un musée

J’ai su que dans la vie rien ne sert de leçon

Certains n’ont pas de rêve, que des étoiles brisées.


J’ai vu l’adolescente et sa désespérance

A 15 ans l’avenir est aussi flou que gris

J’ai senti dans son souffle qu’elle n’avait pas conscience

De son sort véritable et c’était un gâchis.


J’ai vu des yeux sans vie chez des enfants perdus

Offerts pour la luxure à des bourreaux féroces

Qui pourra soulager, accorder le salut

Aux âmes balafrées de souvenirs atroces ?

 

Je suis le père, je suis le fils

Je suis le couteau et la plaie

J’offre mes vers en sacrifice

Ne les taisez pas, s’il vous plaît !

Je suis le père, je suis le fils

J’aspire à la vérité nue

A l’émotion sans artifice

Je suis le poète inconnu.

 

Et j’ai vu dans tes yeux cette lueur d’amour

Qui me disait : « Approche ! Voici notre destin ! »

Je l’ai suivi partout, sans tricher, sans détours,

Même quand le futur devenait incertain.


Et j’ai vu dans ton cœur cet indicible espoir

Comme un phare dans la nuit, une petite flamme

J’ai emboîté son pas dans un pressant devoir

Pour devenir ton roi et que tu sois ma femme.



Parce qu’on a la rage et qu’on veut rester libre

Même si le monde implose et la nature se meurt

On restera debout, toujours en équilibre

A défendre nos vies, à soulager nos cœurs !


Parce que les temps sont durs, qu’on lutte pour sa survie

Qu’il faut laisser une trace tant qu’il est encore temps

Nous, on veut de l’amour ! Nous, on veut de la vie !

Longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps !

 

Je suis le père, je suis le fils

Je suis le couteau et la plaie

J’offre mes vers en sacrifice

Ne les taisez pas, s’il vous plaît !

Je suis le père, je suis le fils

J’aspire à la vérité nue

A l’émotion sans artifice

Je suis le poète inconnu.

Publié dans libre

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